Depuis la disparition des Etats socialistes d’Europe de l’Est dans les années 90, le trafic de chiots a explosé pour culminer à 100 000 chiots par an. Mais si la multiplication des actions judiciaires a freiné ce trafic, il n’a pas été arrêté et reste dangereux car malheureusement les importations sont :

1°) Illégales : car les importateurs ne respectent jamais les conditions d’âge, de vaccinations et de transport, etc.…

2°) Criminelles : car ils provoquent la mort de milliers de chiots par stress, conditions de transport inadmissibles (2 000 à 4 000 km parcourus en quelques jours sans boire ni manger) et microbisme selon le regretté professeur QUEINEC qui a témoigné dans l’instruction menée par le juge GADAUD du T.G.I. d’Angoulême : « Lorsqu’on met une grande collection d’animaux dans un même local il se produit un phénomène appelé microbisme qui les rend tous malades dans les trois jours… Ce phénomène est marqué si les chiots ont entre six semaines et deux mois et demi. Plus jeunes, ils seront protégés par le sérum maternel ». Ainsi, un seul chiot malade peut contaminer la quasi-totalité des 100 chiots des fourgons concernés.

3°) Dangereuses : car risque de réintroduction de la rage toujours présente en Slovaquie, Slovénie, Roumanie, Hongrie, Bulgarie, Pologne, Estonie et Lituanie. Or, les chiots d’Europe de l’Est peuvent être vaccinés contre la rage trop tôt (par exemple à 1 mois) suivant les normes françaises ou pas du tout. Ainsi, le n°2 des importateurs français, condamné par le TGI de Saumur en 2010, a déclaré, au cours d’une audition, qu’il collait les vignettes attestant de la vaccination, mais jetait les vaccins considérant que la France était indemne de rage.

4°) Inutiles : car il y a un potentiel de reproduction suffisamment important en France.

5°) Néfastes : car ils font une concurrence déloyale aux milliers d’éleveurs sérieux. Tolérer ces importations illégales revient à délocaliser cette production uniquement pour des raisons de profit.

6°) Incontrôlables aux frontières : car elles ont été de fait supprimées. Utilisation permanente de faux documents et législations et réglementations inapplicables.

7°) Polluantes : car ces milliers de trajets supplémentaires par la route augmentent, sans raison valable, l’effet de serre.

8°) Faciles à interdire, en particulier en France, car tout importateur ou exportateur d’animaux vivants possède un numéro d’opérateur enregistré à la Direction départementale de protection des populations de son département. Ces DDPP ont remplacé les DSV suite à une réforme récente.

Finalement il apparait totalement absurde de stériliser des chiens alors qu’on laisse entrer illégalement chaque année des dizaines de milliers de chiots, non stérilisés bien évidemment. La première bataille à mener serait pour aboutir à l’interdiction de ce commerce criminel de chiots. C’est un peu comme si dans une maison où il y a des gouttières partout, vous ne vous préoccupiez que d’éponger les sols humides sans vous préoccuper du toit.

Réfléchissons un peu et devenons plus intelligents

Jugez en vous-même à travers la description du trafic effectuée par des salariés d’une entreprise criminelle.

Ainsi, il apparait que les importations pouvaient concerner des chiots âgés de moins de 15 jours qui arrivaient les yeux fermés avec comme conséquence :

« Certains chiots cherchaient encore à téter. Parfois c’était la taille, tout petit, tout petit. Il y avait aussi un autre critère : le gros ventre. En fait quand un chiot est petit, sa mère lui lèche le ventre pour ramollir les selles et éviter les constipations. Dans certains cas nous étions obligées de masser le ventre voire même, avec le doigt, d’enlever le bouchon de l’anus. Il est arrivé que des Chihuahua et des York arrivent les yeux encore fermés. Il arrivait aussi qu’on soit obligées de nourrir les chiots trop jeunes avec des seringues emplies de lait maternisé pour chiots ou alors préparer des gamelles de lait (PV n°81).

Certains n’avaient pas de dents. Certains chiots cherchaient à téter la chienne de Monsieur DUPONT, une Jack Russel, quand elle rentrait dans le box. Certains chiots arrivaient avec les yeux fermés. Monsieur DUPONT (pseudonyme) essayait lui-même d’ouvrir les yeux et leur mettait un collyre dans les yeux. Certains avaient le ventre énorme. »

Quant aux caudectomies sur les chiots, elles étaient pratiquées régulièrement sur des chiots de plus de 3 mois ayant déjà acquis une sensibilité de la queue, sans anesthésie générale, car il y avait eu des décès parmi les chiots, donc un risque financier trop important.

Si pour la vétérinaire les chiots ne souffraient pas durant l’opération, ce n’était pas l’avis des témoins salariés de l’entreprise :

« Il pouvait y avoir du sang partout et parfois même des bouts de queues coupées sur la table. Les chiots hurlaient au moment où elle leur coupait la queue et parfois longtemps après avoir été remis au box (PV n°81).

Elle coupait les queues des Jack Russel et les York dans le bureau un par un. Elle le faisait à vif, sans anesthésie. Elle faisait les points de suture sur le bureau sans mettre de pansement. Des fois ça s’infectait. Quand on mangeait, c’est arrivé qu’on trouve un bout de queue (PV n°93) ».

Ce thème très médiatisé a été l’objet de l’émission « Enquête exclusive : sur M6 le 19 octobre 2014 présenté par Bernard DE LA VILLARDIERE avec un certain talent. Des moyens importants ont été mis en œuvre avec des tournages en France, en Belgique et en Hongrie et la description de chiots trop jeunes, malades et avec de faux papiers officiels a été excellente.

Sauf que l’auditeur n’a pas appris que les commerçants mis en cause étaient des OPERATEURS selon le terme officiel créé par le Ministère de l’Agriculture, c’est-à-dire qu’ils disposaient d’une autorisation officielle d’importer des chiots de l’étranger avec un numéro qui leur a été attribué. C’est-à-dire l’équivalent d’un permis de conduire en matière de circulation routière.

C’est l’élément clé qui a pu expliquer que Francis Duprat ait pu importer près de 50 000 chiots par an en 1999.

Mais ce type de document a été totalement occulté et pas montré bien évidemment à l’antenne. Car n’en déplaise aux nombreux ignorants la législation et la réglementation sont parfaites en la matière. Tout est prévu et contenu dans la note de service de la DGAL en date du 04 février 2002 (Voir livre ARRETEZ LE MASSACRE pages 197 à 204).

Les deux paragraphes, page 201, sont particulièrement explicites et ne souffrent aucune contestation :

« En ce qui concerne les sanctions administratives ou pénales susceptibles d’être appliquées aux responsables d’établissements concernés, je vous rappelle que les dispositions très larges des articles L.215-9 et L.215-10 du code rural permettent de contrôler et éventuellement de mettre fin aux pratiques non satisfaisantes au regard de la réglementation dans un établissement.
Cet outil juridique, bien utilisé, peut être particulièrement efficace pour supprimer les trafics d’animaux de compagnie. Dans ce contexte vous pourrez également retirer le certificat de capacité du détenteur, soit après mise en demeure du respect de la législation, soit si les faits sont particulièrement graves pour la protection animale, immédiatement. »

Très clairement, un opérateur qui est mis en examen par la justice et à fortiori condamné comme Duprat, aurait dû se voir retirer sa qualité d’OPERATEUR depuis longtemps.

Or, non seulement il a été condamné par le TGI d’Angoulême en 2003 à six mois de prison avec sursis, mais il poursuit ses activités sous l’œil bienveillant des autorités françaises, en l’occurrence le Ministère de l’Agriculture.

C’est exactement comme si un chauffeur ayant perdu tous ses points conservait malgré tout son permis. C’EST SCANDALEUX !

En clair, le Ministère de l’Agriculture a totalement renoncé dans les faits à retirer la qualité d’OPERATEUR aux trafiquants.

Dans « Enquête exclusive » pas un mot sur ce point crucial : black-out complet.

Conclusion : il faut réfléchir et devenir plus intelligents et moins ignorants.