Une période sans vols après la Deuxième Guerre mondiale
Les années qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale ont été une période particulière puisque le vol massif et organisé n’existait pas pour plusieurs raisons, même si les animaux de compagnie n’étaient pas encore tatoués.
Effectivement chiens et chats n’avaient aucune valeur marchande à l’époque dans les campagnes françaises, et les transferts de propriété étaient presque exclusivement des échanges non marchands : il était exceptionnel de payer un chien, à fortiori un chat. Ceci d’autant plus que le niveau de vie était très bas après 4 années d’occupation allemande. La recherche médicale était également beaucoup moins développée : ses besoins étaient très limités ainsi que ses moyens financiers. Il était donc relativement facile après la Deuxième Guerre mondiale de se procurer un animal de compagnie sans bourse délier. Qui donc aurait pu voler un animal sans valeur ?
L’approvisionnement des laboratoires en chiens et en chats
Depuis des décennies, des « cerveaux » ont considéré qu’il y avait beaucoup de « fric à gagner » dans la fourniture d’animaux de compagnie à la centaine de laboratoires utilisant des chiens et à la cinquantaine de laboratoires utilisant des chats.
Même si des laboratoires de recherche ont des moyens financiers importants, la solution la plus rentable est l’utilisation de chiens et de chats volés qui permet à des réseaux mafieux de réaliser des profits importants.
Bien évidemment les PDG ou les chercheurs peuvent à la limite ignorer tout du système d’approvisionnement illégal.
Mais tout système bien huilé a ses failles qui sont toujours imprévisibles. Ainsi, le 08 octobre 1987 le principal pourvoyeur français d’animaux de laboratoires, Jean-Claude Lessieux, a un accident de la circulation banal près de Villeneuve sur lot avec son fourgon rempli de chiens volés. Comble de malchance pour lui, le garagiste chargé du remorquage prévient les gendarmes et la fameuse affaire d’AGEN commence.
Pendant 3 ans, sous la direction du juge DAUX du TGI d’Agen, les gendarmes vont enquêter, placer des écoutes téléphoniques, perquisitionner, mettre en garde à vue, aller dans les ministères.
Un premier procès, puis une décision de la Cour de cassation, et un deuxième procès débouchent sur 19 condamnations dont celle du professeur Montastruc de Toulouse Rangueil en 1993 à Bordeaux.
Scandale énorme : les autorités promettent tout et n’importe quoi y compris que les laboratoires ne s’approvisionneraient plus en chiens volés (célèbres promesse Curien).
Mais l’adage célèbre «les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » a été mis en pratique une nouvelle fois avec succès.
Ce système a vacillé, s’est en partie réorganisé mais a continué comme par le passé au milieu de l’ignorance générale. Finalement celui qui a eu le plus d’ennuis de la part de la hiérarchie judiciaire a été le juge Daux.
Le message a été reçu 5 sur 5 : depuis, plus une seule instruction sérieuse n’a été menée à son terme et les voleurs de chiens et de chats sont assurés de l’impunité depuis près de 30 ans. Le système normal légèrement modifié a repris sa marche en avant. Comme pour les paradis fiscaux que tout le monde veut théoriquement réformer, le trafic continue et prospère malgré toutes les belles déclarations et promesses.
Pour mettre en place un tel système d’une redoutable efficacité, il faut bien entendu, qu’à des postes clés, des hauts fonctionnaires parfaitement au courant des mécanismes décident de fermer les yeux et mettent tout en œuvre pour le bon fonctionnement de ce système. Tous les détails se trouvent dans le livre « TRAFIQUANTS DE CHIENS » publié en 1996.
Certes le temps a passé, mais les laboratoires continuent d’utiliser majoritairement des chiens et des chats volés. Le système de protection est parfaitement bien huilé et repose sur la complicité des Ministères de l’Agriculture, de la Recherche et de la Justice.
Le système est conforté par une propagande digne du nazisme et appliquant la célèbre formule de GOEBBELS : « Plus le mensonge est gros, plus il a de chances d’être cru ». Donc l’administration répond sans cesse : « tout est parfaitement contrôlé, les errements du passé n’ont plus cours ».
Une forte proportion de fourrières françaises (certaines liées à l’approvisionnement des laboratoires)
Plusieurs numéros du Courrier de l’ANTAC ont mis en évidence l’opacité organisée à tous les niveaux, en particulier à celui du Ministère de l’Agriculture, mais avec la bienveillante compréhension de la protection animale française.
Certes pour l’approvisionnement des labos il est possible de comprendre les difficultés d’accéder à l’information, par contre pour les fourrières les conditions sont totalement différentes car il s’agit d’une délégation de service public avec financement des contribuables (près de 1 euro par habitant) et ces établissements ont une adresse connue où les particuliers devraient pouvoir accéder pour rechercher leurs animaux disparus.
Grâce au questionnaire envoyé le 15 mars 2014 aux 95 DDPP, à leurs 27 réponses (écrites ou orales), aux 23 non-réponses, à une communication téléphonique avec la DGAL et à d’autres informations diverses, une conclusion s’impose.
Le ministère organise sciemment l’opacité et l’ignorance que nous venons de décrire : deux des fonctionnaires cités dans le livre « Trafiquants de chiens » de 1996 (document 2 et 13) connus comme ayant favorisé l’approvisionnement des laboratoires en chiens volés ont eu de l’avancement et occupent des fonctions de responsabilité au niveau du Ministère de l’Agriculture. Quelle belle carrière : en 1990 ils ignoraient la réglementation qu’ils étaient chargés de faire appliquer, en 2014 ils sont toujours aussi ignorants et peu curieux !
L’ignorance et l’absence de volonté politique de la part des 925 parlementaires français.
Ainsi, par exemple, après avoir lu la mission d’information de la Députée Geneviève Perrin Gaillard sur l’identification des chiens et des chats, leur commercialisation et l’approvisionnement des centres d’expérimentation, vous saviez seulement concernant les labos :
- qu’ils n’utilisaient pratiquement plus de chiens volés « depuis l’intervention d’une réglementation plutôt rigoureuse »,
- que le nombre des chiens expérimentés était en augmentation de 30% (voir analyse plus détaillée dans le livre « ARRETEZ LE MASSACRE » page 149, chapitre 14 : « UNE MISSION D’INFORMATION MANIPULÉE ».
Compte tenu de cette situation, il nous faut à tout prix « INFORMER ET CONVAINCRE » en commençant bien évidemment par les amis des animaux.