D’après la note de service de la DGAL du 29 janvier 2013 (dont nous leur laissons l’entière responsabilité), dans un certain nombre de départements français, la totalité des communes sont sans fourrière.
Si pour la CORSE personne ne sera surpris, c’est quand même plus étonnant pour le 94 (VAL DE MARNE) ou encore pour le 48 (LOZERE). Maintenant nous sommes également proches de zéro dans la CREUSE ou les ARDENNES, départements ruraux par excellence.
Nous avons donc interrogé la totalité des DDPP. En fonction des réponses qui nous ont été fournies, nous avons constaté qu’il y a un certain nombre de départements avec une seule fourrière pour gérer la totalité des animaux perdus du département :
- 28 – EURE ET LOIR – GESTION CONSEIL GENERAL
- 47 – LOT ET GARONNE – S.I.V.U
- 58 – NIEVRE – SPA DE THIERNAY
- 90 – TERRITOIRE BELFORT – CONSEIL GENERAL
- 92 – HAUTS DE SEINE – SACPA GENNEVILLIERS
25 DDPP nous ont répondu le plus souvent fort aimablement par écrit, et 2 par téléphone comme par exemple la CORSE montrant par là qu’il y a des fonctionnaires soucieux du service public et de l’intérêt général. Nous ne pouvons que les en remercier.
Certes leurs informations étaient plus ou moins précises, mais il n’y a que quelques DDPP qui ont montré qu’elles se préoccupaient du nombre d’entrées de chiens et de chats dans les fourrières qu’elles sont censées contrôler. Ce qui est tout à fait surprenant.
Donc en France au 21ème siècle, le Ministère de l’Agriculture ne dispose d’aucune statistique concernant le nombre de chiens et de chats entrant dans les fourrières, et leur devenir.
Plusieurs numéros du Courrier de l’ANTAC ont mis en évidence l’opacité organisée à tous les niveaux, en particulier à celui du Ministère de l’Agriculture, mais avec la bienveillante compréhension de la protection animale française.
Certes pour l’approvisionnement des labos il est possible de comprendre les difficultés d’accéder à l’information, par contre pour les fourrières les conditions sont totalement différentes car il s’agit d’une délégation de service public avec financement des contribuables (près de 1 euro par habitant) et ces établissements ont une adresse connue où les particuliers devraient pouvoir accéder pour rechercher leurs animaux disparus.
Grâce au questionnaire envoyé le 15 mars 2014 au 95 DDPP, à leurs 27 réponses (écrites ou orales), aux 23 non-réponses, à une communication téléphonique avec la DGAL et à d’autres informations diverses, une conclusion s’impose.
Le ministère organise sciemment l’opacité et l’ignorance que nous venons de constater. Ce n’est pas étonnant car deux des fonctionnaires cités dans le livre « Trafiquants de chiens » de 1996 (document 2 et 13) connus comme ayant favorisé l’approvisionnement des laboratoires en chiens volés ont eu de l’avancement et occupent des fonctions de responsabilité au niveau du Ministère de l’Agriculture. Quelle belle carrière : en 1990 ils ignoraient la réglementation qu’ils étaient chargés de faire appliquer, en 2017 ils sont toujours aussi ignorants et peu curieux !
Chaque Français paie en moyenne presque 1 euro par an (y compris les nourrissons recensés) pour le fonctionnement des fourrières. Mais pour ce prix-là, il n’a le droit qu’à l’ignorance. C’est proprement scandaleux ! Bien évidemment si on ne demande pas aux DDPP de contrôler les registres d’entrées et de sorties, rares sont celles qui vont en prendre spontanément l’initiative. Donc les responsables de cette situation sont à rechercher à tous les niveaux, mais surtout au niveau du Ministère de l’Agriculture. Mais un Ministre passe, et le temps qu’il soit réellement au courant des dossiers il est remplacé. Donc de fait cette politique est déterminée par les hauts fonctionnaires du Ministère, lesquels sont très sensibles à un certain nombre de lobbies divers (groupes de pression plus ou moins clandestins mais bien organisés).
Mais comme la quasi-totalité de la protection animale française ne veut également rien savoir, la BOUCLE EST BOUCLÉE.
Donc l’opacité organisée au niveau national concernant les fourrières permet toutes les dérives, y compris l’approvisionnement de certains laboratoires en chiens et en chats volés.
Le système est parfait, et l’adhérent d’une SPA verse gentiment son argent à une association de protection animale qui ne veut rien savoir et ne va demander de comptes à personne.
Or tout ceci se passe en France actuellement.
Les Français ont entendu et compris qu’il est particulièrement difficile de lutter contre les paradis fiscaux car ils sont plus ou moins loin, situés dans des pays étrangers avec une législation opaque. Conclusion : l’ETAT ne peut pas faire grand-chose sinon augmenter les impôts pour compenser l’évasion fiscale.
Mais pour les fourrières, nous sommes sur le territoire français, avec une législation française et une réglementation française. Malheureusement un certain nombre de responsables y ont ajouté l’opacité Française.